Certaines entreprises ont le vent dans les voiles depuis si longtemps qu’elles en oublient de vérifier si la coque prend l’eau. Et quand tout va bien, que les chiffres sont solides, que les clients reviennent et que les profits sont au rendez-vous, c’est humain de relâcher la vigilance. Pourtant, c’est précisément à ce moment-là qu’il faut se questionner, s’ajuster, et surtout, ne pas s’asseoir sur ses lauriers.
L’optimisation des processus n’est pas un exercice réservé aux organisations en crise. Au contraire. C’est souvent dans les entreprises qui vont bien, qui sont rentables et bien établies, que les gains potentiels sont les plus grands — et les plus ignorés.
Quand je discute avec des dirigeants d’expérience, ils me disent souvent : « On a toujours fait ça comme ça, et ça fonctionne. Pourquoi changer ? ». Mais c’est justement ça le piège. Ce n’est pas parce que ça fonctionne que c’est optimal. Et ce n’est pas parce que ça génère des profits aujourd’hui que ça va suffire demain.
Optimiser, c’est prendre une longueur d’avance. C’est reconnaître que la stabilité est souvent l’ennemie du progrès. Une entreprise qui roule bien peut cacher, sans le savoir, des frictions internes, des redondances de tâches, ou des inefficacités technologiques qui, mises bout à bout, freinent l’innovation et épuisent les équipes. Et plus une structure est ancienne, plus ces éléments deviennent invisibles à ceux qui y évoluent chaque jour.
Mais attention, optimiser ne veut pas dire chambouler. C’est un processus intelligent, progressif, et surtout stratégique. Il s’agit de revisiter les façons de faire avec un regard neuf. De poser les bonnes questions : est-ce que cette étape est encore nécessaire ? Est-ce qu’il existe un outil plus performant ? Est-ce que les bons talents sont aux bons endroits ? Est-ce que notre façon de livrer nos produits ou services est encore la meilleure possible ?
Et pour répondre à ces questions, il faut prendre du recul. S’entourer des bonnes ressources. Travailler avec des professionnels qui n’ont pas les deux mains prises dans l’engrenage. Parce qu’il est très difficile d’optimiser un système de l’intérieur, surtout quand on l’a bâti soi-même.
Il y a aussi un effet miroir important dans cette démarche. Une entreprise qui prend le temps d’analyser et d’ajuster ses processus redécouvre souvent des éléments fondamentaux : ses valeurs, sa mission, son positionnement. Et parfois, elle découvre même de nouveaux leviers de croissance ou d’innovation qu’elle ne voyait plus, noyée dans les opérations.
Optimiser, c’est aussi un geste de respect envers son équipe. C’est reconnaître que le temps de chacun est précieux, que les efforts doivent mener à des résultats tangibles, et que l’expérience au travail peut être meilleure. Une organisation qui simplifie, qui élimine les irritants, qui favorise la fluidité dans les communications et les tâches quotidiennes, envoie un message clair : on est là pour bien faire, pas pour s’user à la tâche.
Et puis il y a l’aspect client. Parce que chaque amélioration en interne finit par se refléter à l’externe. Une entreprise plus agile, plus claire, plus rapide à réagir… c’est aussi une entreprise plus agréable à faire affaire avec.
En résumé : pourquoi investir dans l’optimisation des processus ?
- Réduire les pertes de temps et les coûts cachés, souvent invisibles dans les opérations quotidiennes.
- Favoriser une meilleure collaboration entre les équipes en éliminant les silos et les duplications d’efforts.
- Rendre l’entreprise plus agile et réactive aux changements du marché, de la technologie ou des attentes clients.
- Accroître la satisfaction des employés en simplifiant les processus et en réduisant les irritants.
- Offrir une meilleure expérience client, plus fluide, plus rapide, plus cohérente.
- Préserver la rentabilité future en se préparant aujourd’hui aux défis de demain.
Ghislain Roy
Conseiller exécutif, Auteur et conférencier