Élections fédérales 2025 : un verdict sévère et un espoir fragile


Les élections fédérales canadiennes de 2025 n’ont pas simplement reconduit un parti au pouvoir : elles ont envoyé un signal brutal à toute la classe politique. Loin d’une adhésion enthousiaste, les résultats traduisent une profonde lassitude et une demande claire de transformation.

Un rejet général des figures politiques établies

Ce scrutin a été marqué par un rejet massif des leaders politiques actuels :

  • Pierre Poilievre, chef du Parti conservateur, a perdu son propre siège dans Carleton. Sa campagne, axée sur des slogans populistes et peu de solutions concrètes, n’a pas su convaincre. Son départ du parlement est le symbole d’une droite incapable de se renouveler ou de proposer un projet crédible pour le Canada.
  • Jagmeet Singh, chef du NPD, a subi une défaite historique, ramenant son parti à une fraction de sa présence parlementaire. Annonçant finalement sa démission, il quitte la scène politique sur une note d’échec, incapable d’avoir représenté une véritable alternative pour les progressistes.
  • Yves-François Blanchet, leader du Bloc Québécois, a évité de peu la défaite personnelle, mais a vu son parti reculer nettement au Québec. Sa rhétorique rigide et son manque de nuance lui ont coûté cher auprès d’un électorat québécois plus pragmatique qu’idéologique.
  • Le Parti vert, déjà fragile, continue son déclin, incapables d’élargir leur base ou de s’imposer comme une force politique sérieuse.

En résumé : partout, les Canadiens ont envoyé le même message aux partis — réinventez-vous ou disparaissez.

Une victoire libérale par défaut, non par adhésion

Le Parti libéral, sous Mark Carney, a réussi à conserver le pouvoir, mais la nature de cette victoire est importante à comprendre. Il ne s’agit pas d’un appui massif à leur vision, mais plutôt d’une tentative de préserver une forme de stabilité face à un contexte géopolitique inquiétant, notamment la montée des tensions avec les États-Unis de Donald Trump.

Le vote libéral est apparu comme un moindre mal, un réflexe de prudence, non comme une adhésion profonde à leur programme.

Un espoir fragile : Mark Carney à la croisée des chemins

Mark Carney incarne aujourd’hui un espoir fragile. Sa solide expérience financière pourrait être un atout si elle est mise au service d’une gouvernance sage, lucide et indépendante. Mais le défi est immense : l’économie est vulnérable, la confiance des Canadiens est érodée, et l’exigence envers lui est plus forte que jamais.

Le moindre faux pas pourrait être fatal, car cette victoire ressemble plus à un sursis qu’à un chèque en blanc.

Un appel aux vrais leaders : l’économie entre nos mains

Pour nous, entrepreneurs, dirigeants, et citoyens engagés, ce résultat nous rappelle que nous ne pouvons plus nous en remettre uniquement à l’État pour assurer notre avenir économique.

Il est impératif de renforcer notre autonomie, de diversifier nos partenariats et de bâtir une résilience nationale à l’abri des tempêtes politiques internationales. C’est à nous d’innover, de bâtir et de tracer une voie indépendante pour le Canada.


Cette élection n’est pas une fin : c’est un avertissement.
L’avenir appartient à ceux qui sauront l’entendre.


Ghislain Roy
Conseiller exécutif, Auteur et conférencier

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